Arno Klarsfeld a tort de reprocher aux Ukrainiens de s'être débarrassés de tous les monuments consacrés à la Grande guerre patriotique. En ce faisant, il adopte, sans aucun sens critique, la narrative soviétique et poutinienne.
* Entre aout 1939 et juin 1941 l'URSS et le 3ᵉ Reich étaient ALLIÉS et pendant que les Nazis ont envahi la Pologne, les Soviétiques en on fait de même et ont annexé les pays Baltes et une partie de la Finlande.
* Sans la généreuse et loyale contribution de l'URSS en carburant, acier et d'autres matières premières, les Nazis n'auraient pas eu les moyens de vaincre et occuper l'Europe occidentale.
* En 1941, devant l'impossibilité de vaincre la Grande-Bretagne, les Nazis se trouvent dans une impasse, car ils sont dépendants en carburant de l'URSS et de la Roumanie. Hitler craignait cette fragilité devant Staline car si ce denier s'emparait de la Roumanie, l'Allemagne perdrait la guerre par manque de pétrole.
Le plan initial de Hitler était d'envahir le Caucase, mais ses généraux (Halder pour ne pas le nommer) l'ont convaincu que, s'ils conquéraient d'abord Moscou, l'URSS allait s'écrouler comme la France en juin 1940.
* Staline a choisi le terme "Grande guerre patriotique" qui n'a rien de révolutionnaire ni socialiste, parce que presque personne en URSS se serait battu pour défendre le socialisme.
Le rapport entre les juifs et l'Ukraine est très compliqué:
Pendant la révolution et la guerre civile, pratiquement tous les Commissaires Politiques étaient juifs par le simple fait que les ordres de Moscou venaient par télégraphe (à l'époque, ils n'avaient ni radio ni téléphone) et l'immense majorité des chrétiens étaient analphabètes tandis que pratiquement la totalité des juifs savaient lire et écrire et pouvaient recevoir et communiquer des ordres.
Quand l'Armée Rouge perdait du terrain devant les anticommunistes, les représailles des chrétiens contre les Commissaires Politiques, leurs familles et les juifs en général, furent terribles et nombreuses.
Ensuite, au début des années 30 vient l'Holdomor, où de 3 à 4 millions d'Ukrainiens périrent par la faim. Le principal responsable de ce crime était Staline, mais Staline n'était pas sur le terrain, il était à Moscou ou à Sotchi. Les agents sur le terrain, qui privaient de nourriture les Ukrainiens, étaient des commissaires politiques majoritairement juifs. Leur chef sur le terrain était le yiddishophone Lazar Kahanovich.
Lors de l'invasion de l'Ukraine par les Nazis, l'armée rouge, dans sa retraite précipitée, ne pouvant emporter les milliers de prisonniers anticommunistes, et décida de les assassiner tous. Les têtes les plus visibles de cette armée étaient des juifs.
Lorsque les Nazis arrivent, ils trouvent beaucoup d'Ukrainiens bien disposés à massacrer les juifs qui restaient sur place. Ceci est le contexte historique des massacres de Babi Yar et d'autres.
En conclusion:
* La narrative russe de La Grande guerre patriotique est à rejeter.
* Les violences, atrocités et exterminations entre chrétiens et juifs en Ukraine n'étaient pas unilatérales.
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